Unies dans un « mariage de raison » vers 1400, les deux communautés d’habitants de Rinxent et d’Hydrequent affichent déjà leurs différences.
Assises sur le plateau calcaire qui descend vers la plaine de Marquise, la première est située sur le flanc de coteau érodé par la rivière Slack, où la pierre « tendre » est exploitée depuis l’époque romaine.
La seconde s’est établie dans la vallée créée par la fracturation du plateau par la rivière Crembreux, la pierre y est nettement plus dure à travailler. À la paroisse unique succède la commune en 1790, seule l’appellation change mais les divergences vont s’aggraver.
Rinxent entre la première dans l’ère industrielle et le développement économique avec l’avènement et l’âge d’or des usines métallurgiques, l’époque de la débâcle industrielle du site et les graves conséquences qui en découlent coïncide avec le début de l’exploitation industrielle des carrières et d’une période de prospérité au hameau d’Hydrequent. Très fortement liées à la santé économique des usines pour l’une, à l’exploitation des carrières pour l’autre, elles vivent « ensemble mais séparément », chacune dans leur cadre de vie et jusqu’à la fin de la période des « Trente Glorieuses » les évolutions du XXè siècle.
Elles bénéficient chacune et en parallèle, des logements, installations sportives et culturelles, médecine du travail et coopératives alimentaires mis à leur disposition par les maîtres de forge à Rinxent, les maîtres de carrière à Hydrequent. La période de division la plus aigüe entre les communautés se situe au sortir de la Grande-Guerre où après l’union sacrée dans le drame, les projets de « sectionnement « de la commune sont refusés par le préfet.
La situation inédite de la commune qui possède trois monuments aux morts sur son sol est une conséquence de cette mésentente. La deuxième guerre mondiale met fin aux dissensions entre habitants et ne subsistent alors que des rivalités sportives ou culturelles qui prennent fin avec la période des « Trente Glorieuses ».
Depuis l’unité du village ne souffre plus d’aucune contestation. Les deux églises sont elles aussi des témoins des différences du temps passé, celle de Rinxent reconstruite entre 1860 et 1885 est en pierre de Marquise, celle d’Hydrequent, pratiquement réédifiée sur site entre 1895 et 1903 est en pierre du lieu. Toutes deux ont bénéficié d’un important mécénat des industriels locaux.
Merci à Monsieur Philippe Marmin et l’association Histopale pour la rédaction du contenu.